# Ce qui devait être un adieu...

Les photos et textes sont la propriété de Guilhem Guinot. Merci de le contacter pour toutes demandes !

Las fotos y los textos son propiedad de Guilhem Guinot. Por favor, póngase en contacto con él para cualquier solicitud!

 
 
 

Lors de notre départ pour l’Andalousie, nous devions une bonne fois pour toutes dire adieu à Barcelone. Après 6 ans entrecoupés par une perte d’équilibre, nous ne trouvions plus l’harmonie dans cet endroit, pourtant si particulier à nos coeurs.

Il n’a jamais été question de ne pas revenir, nous pensions naïvement fouler encore les pavés fleurit en tant que visiteurs privilégiés. Ce chemin expérimental devenait guide, tortionnaire.

C’est alors que je me retrouve à nouveau, 8 mois plus tard, à arpenter les rues de cette incroyable ville. Elle est envoûtante, indescriptible, surprenante. Frémissante. Je la perçois comme une représentation du “monde”. Dans son espace si petit, bordé par mer et montagnes, ou chacun se rencontre. Doit se rencontrer. Le sol est si étriqué.

Le lien à l’autre est ici facile, pur. Innée. Par gourmandise, je me suis enfuis vers son sourire. Elle est solaire.

Mon Amour pour Barcelone est résolument indéfectible, fidèle. Il est vrai que parfois, il m’est impossible de devoir tourner le dos, m’éloigner pour l’apprécier, qui n’a pas plus aimé loins des corps? Le pêcher de notre existence est bel et bien là, lorsque je deviens aveugle et insensible. Loin de l’instant. Beaucoup trop.

Alors je la redécouvre, graduellement, émerveillé. Je n’ai plus et n’aurais jamais le même regard. Ce qui était n’est, à jamais, plus. Il change, évolue. Se noircit puis s’illumine. Errant dans ses rues, appareil photo à la main, je me rencontre perpétuellement. A chaque rue, mon rapport au monde se métamorphose. A chaque rue, tout est autre.

Cette nouvelle fois à pousser les portes de la ville, accompagné de cette nouvelle facette que j’apprends à connaître. Il est en définitive possible de s’émerveiller du connu. Notre mental cherche inlassablement la nouveauté, assoiffé du vin pourtant âpre que sont les sensations nouvelles. L’amour infini est gracieux, là. En m’observant grandir et en écoutant profondément la mélodie, je peux apercevoir ses lueurs. Les grésillements se veulent plus fort, malgré tout, je choisis. Les facettes de cet Amour sont multiples. Incalculables.

Voici la clé pour cet éternel recommencement. Mon regard et mon Etre en parfaite éclosion, feuille par feuille. Au service du Tout. Au service de cette somptueuse pièce de théâtre qui se joue, dehors. Chaque instant se meurt et illumine celui qui suit.

Ainsi, nous redécouvrons. Toujours et inévitablement différemment. Faire corps pour aimer parfaitement.

Eperdument.